jeudi 13 mars 2014

Adieu, Fiona...

Dans la nuit du 4 au 5 mars, ma belle Fiona s'est endormie.
J'en ai déjà beaucoup parlé sur FB et avec mes proches, mais je crois n'avoir jamais expliqué ma relation aux animaux.
Certains se sont étonnés que je pleure autant Fiona.
"Ce n'est qu'un lapin", m'a-t-on dit.
"Pense à tout ce que tu as, ton mari, ta fille, ton métier, ta maison... Il y a plein de gens qui n'ont pas ça. Un animal de compagnie, c'est rien, à côté."
"Qu'est-ce que ça sera quand ce sera un proche, dis donc!"
Etc.
Je ne dis pas que les gens sont insensibles, ils ont en partie raison. Il faut savoir relativiser.
Ce n'était "qu'un lapin", mais c'était le mien, et je veux en venir à un point bien précis : Fiona faisait partie de ce que j'appelle ma "tribu".
Il y a le cercle de mes relations ; les amis, connaissances, parents, cousins, etc. qu'on aime, et qu'on fréquente relativement souvent (avec souvent avec plaisir).
Mais il y a aussi le cercle du quotidien.
Ceux avec qui on vit au jour le jour.
Ce cercle est formé de ma famille, Eric et Nieve, mon compagnon et ma petite fille.
Et ensuite, il y a ma tribu ; des gens qu'on voit chaque jour, des amis avec lesquels on communique (parfois juste sur Internet) tous les soirs, avec qui on partage les joies et peine de la vie, sans tabous ni restrictions.
Nos animaux font partie de cette tribu.
On les voit au quotidien, on s'occupe d'eux, ils s'occupent de nous, on cohabite, on s'aime, on se soigne, on se soutient, on se console (Misty n'a jamais autant dormi contre moi depuis la mort de Fiona...)
Alors oui, quand l'un d'eux part, ce n'est qu'un animal.
Mais dans mon cœur, ça ne fait aucune différence.
Que ce soit un animal ou un humain qui part, quand il s'agit d'un membre de ma tribu, ça ne fait aucune différence. Dans les deux cas, c'est un être vivant auquel j'étais attachée, avec qui j'avais un vécu, des souvenirs, une vie. C'était quelqu'un qui avait un passé, des sentiments, un caractère.
Alors peut-être suis-je extrême dans ma relation aux animaux.
C'est vrai. Ils sont ma carapace quand le monde des humains est trop dur pour moi, ils sont mes doudous vivants.
Je conçois ma relation avec eux comme un mariage : pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare.
Et si plus de gens étaient comme moi, peut-être que j'aurais moins le coeur brisé à chaque photo d'animal maltraité, à chaque demande d'adoption, à chaque appel à l'aide.
Je devrais m'endurcir, m'a-t-on dit.
Je ne peux pas.
Je ne veux pas.
Si je m'endurcis, j'ai l'impression que je cesserai d'aimer, d'espérer, de ressentir.
Alors je continuerai à pleurer quand j'aurai de la peine, à aimer mes animaux, et à espérer prendre soin des miens et aider ceux que je peux autour de moi.
Je dis ça sans critique aucune envers ceux qui ne partagent pas ces sentiments. Chacun a son ressenti et son vécu. Je donne juste le mien, à la fois pour le partager, car on m'a posé la question, et parce que j'ai besoin de mettre les choses au point dans ma tête après la perte de Fiona.
Son départ me brise, mais elle m'a apporté beaucoup de choses, m'en a fait comprendre d'autres, et me pousse à me remettre en question. C'est toujours du positif, et j'en garderai de bons souvenirs.

(Et la prochaine fois, je parlerai d'écriture!)

mercredi 5 mars 2014